Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

jeudi 27 septembre 2018

DES HALLIERS AUX CLAPIERS

Petite fable affable
« L'homme est comme le lapin, 
il s'attrape par les oreilles » (Mirabeau)

Des lapins las voulaient changer de vie,
Gouvernés qu’ils étaient, en leur garenne,
Par la peur et, pis, le manque, la reine
Et le roi de leurs malheurs. C’est l’avis
Général donc certitude pérenne.

Et comme on aime assez le changement,
Chez les rongeurs de nos vertes campagnes,
Mais que l’on y craint le dérangement
On ne s’enquit point de ce que compagnes
Ou marmots cuidaient. Étrangement.

Arrivés de loin et groupés en horde, 
Il y avait peu, des nouveaux venants,
Gens de peu, voire de sac et de corde,
Assurément tous de vils vaunéants,
Troublèrent leur paix et, las, leur concorde.

C’était trop, il fallait quitter guérets
Et forêts pour, colombine simplesse,
Des clapiers où toujours les denrées
Sont assurées où, malgré l’étroitesse,
Le calme offre sureté sans arrêt.

Finie la peur du chasseur et des chasses,
Voici luzerne, plantain et sainfoin !
Fi de fuite et donc foin d’angoisse,
Vive donc l’éleveur - et ses bons soins -
Pas moins assassin que qui vous pourchasse !

Or nous Hommes, comme ce gibier,
En votant, un matin, pour que tout change
Pour, ainsi, du pire nous délier
Nous n’avons de nouveau que qui nous mange…

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