Petite fable affable
Un galapian de mes amis,
Si menteur qu’on ne le croyait mie
Quand il disait le vrai, sans largesses,
Mais sans non plus de petitesse,
Oscillait entre sage folie
Et folle sagesse. Cette lie
Était pourtant un fin philosophe,
Qui me plaisait dans ses apostrophes.
La vie n’avait posé de licou
Sur son col qu’elle roua de coups.
Il aimait à la franche marguerite,
Maudissant soutanes, guérites,…
Allant son pas, à l’étourdie,
Du samedi au samedi
Parmi vivandiers en grappe
Agrippés, au bon gré d’agapes
Tant grivoises, à un triste sort
Leur brisant toujours tout ressort.
« Cornedebœuf et vin en quarte !
Si la Vie distribue les cartes,
C’est toi, et toi seul, qui les joues !
Alors cesse de gonfler tes bajoues
Pour hucher ou pour huer contre
Et préfère l’agir au subir,
Trêve de mots et de sabir ! »
C’était là, pour l’entour, son dire
Mais rajoutait-il sans tant médire :
« Ne clochons avec les boîteux,
Ne bavons avec les piteux :
Si naître homme est des plus faciles
Être Homme est plus que difficile
Alors mène ta barque vers ailleurs,
Vis en espérant le meilleur
Et en te préparant au pire*…
Mais surtout vis comme on respire ! »
* D’après Fernando Pessoa.
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