Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

mercredi 19 septembre 2018

LE RHINO’ FÉROCE

Petite fable affable

Un rhinocéros blanc à l’oeil noir
Fuit tous les braillard débraillés
Que l’espèce aviaire a baillés 
À la rivière où cet éteignoir
A élu domicile et fait sa loi.
Et à la faire régner il s’emploie.

Il empoussière aigrettes, hérons
Chasse spatules, avocettes, grues,…
Brillants comme une écume incongrue
Dans l’eau où il aime à faire des ronds.
Pis, leurs gosses, volaille impolie,
Se gaussent de lui, ces pisse-au-lit !

Si, depuis lurette, il leur bat froid
 Il rêve, hélas, de s’en revancher,
Consumé de colère. Emmanchés
Et haut-perchés vivent dans l’effroi :
Il veut faire au plus loin déménager,
Et pour toujours, tous ces ménagers.

Un matin, il veut mettre le paquet
Contre ces voisins, au prix d’exploits, 
Chasser ces gens de mauvais aloi,
Batteurs d’ailes et joueurs de caquet.
Il leur fonça sus : hurlant, frappant,
Chargeant chenapans et sacripants…

Tout le jour il y revint, et sans fin
Les vit s’envoler un bref instant
Pour se reposer, pas plus longtemps,
Il en oubliait la soif, la faim,…
Sous le nombre y perdit le sommeil,
Quand vint à choir le soleil vermeil.

Rien ne le faisant revenir
Aux meilleures dispositions,
Persuadé, - c’est prétention ? - 
Qu’être con, on peut en convenir,
Est le moyen le moins infécond 
D’être bien compris par des cons !

Il en mourut d’épuisement
D’avoir oublié, las qu’emmerdeurs
Toujours l’emporteront, sans pudeur,
Car leur nombre, insidieusement,
Fait leur force, soit-on bilieux,
Ce, ma foi, dans tous les milieux  !

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