Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

samedi 3 octobre 2020

LE PARC PLUS SI URBAIN QUE ÇA

Confinement urbain, Mars 2020

Le square, forclos, se repose des cris d’enfants
Et s’emplit du chant des passereaux, clairs olifants
D’une Nature apaisée par le soudain silence
Et ce Temps, suspendu, qui faisait tant courir
Les Hommes et leurs voitures. Car tout est dolence
Chez ces bonnes gens qui ne veulent pas mourir.

Oh oui, personne n’est désormais impavide.
Aussi les promeneurs fichent la paix au parc
Que ne parcourent que des moineaux sous un arc-
En-ciel, beauté retrouvée. Là, aux livides
Façades, mille fenêtres écarquillées
Et cent portes closes donnent sur des rues vides
Ne menant plus au jardin aux bancs désertés,
Sous couvert de ses frondaisons déconcertées.

Près des allées abandonnées, presque immobiles,
Des corolles écloses, se font volubiles.
Ainsi elles conversent avec le vent, linceul
Des primevères et tulipes en parterres.
Les vents hument les vieux troncs. Pour l’heure seuls,
Avec quelques violettes à fleur d’herbe et de terre.

Peu de vie à l’intérieur comme hors les grilles.
Tout est calme et tout est lent, dis, comme assourdi.
Est-ce fin du monde ou voyage en Absurdie ?
Le printemps a beau avoir planté ses banderilles
Dans le dos d’un hiver enfin anémié
Et, lors, nous offrir d’entendre entomiques trilles
Ou le ramage des plus aimants ramiers,
Nul ne les oit. Et, pis, ne sort son plumier…

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