Comme soupir de Zéphyr, qui est tout,
La poésie est un souffle céleste
Passé par nous, venu d’on ne sait où,
Pour déposer quelques harmonies modestes
Sur de frêles branchettes dessinées
Aux feuilles blanches, à elle destinée.
C'est un air en suspension qui arrive
Ou des mots des muses tombés des cieux
En mélodie qui, jusqu’à vous, dérive.
C'est aussi don d’un vieux dieu audacieux,
La poésie est une symphonie preste
Dont bouffées ou flux ne veulent être en reste.
En passant les bornes, se jouent d’hier
Ses sons, son rythme, ses vers et ses rimes ;
Dépassant les limites, d’un air fier,
Elle voile nos nuits et nos jours grime :
Nous guide sur ce chemin d’aujourd’hui
Et vers d’inspirants demain sans ennui.
De l’infini grandi de ses possibles,
La poésie est souffle indéfini
Qui fait flots, balayant l’inaccessible
Pour nous extraire d’un monde fini,
Une respiration chassant, Madame,
Tous les vents des temps présents de notre âme !
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