Petite fable affable sur une idée de Marielle
Au royaume des animaux des bois
On élit, matin, un blaireau pour roi.
Dans leur majorité les sujets, bêtes,
Ont cru ses cris, aimé sa hâblerie,
Ses vanteries comme sa flagornerie
Sans voir qu’il avait autant d’esprit
Que le pire des vains bouffeurs d’herbette !
Il officia, tant et si bien,
Ce gras lard, qu’il divisa les siens,
Gens mécaniques comme des fils de glèbe :
Ce fat avait donc mille zélateurs
Et tout autant qu’il eut de détracteurs
Qui, hélas, eux aussi sont électeurs.
Le remercia, un soir, cette plèbe.
Il hurla, rougeaud, à la tricherie,
Tout en incitant à la lècherie
Ses séides qui se firent ses tiques,
Ses puces et ses poux pour revancher
Ce gourou battu, quitte à enclencher
Un coup d’État : sus aux vils emmanchés
Qui osent faire de la politique !
Boutés ceux qui n’aiment pas l’insuccès.
Débouté, le blaireau dans ses procès
Pour faire annuler, au plus tôt, le vote.
Les morpions réintégrèrent la peau
D’un maître qui remet les oripeaux
De l’animal politique. Pas d’pot,
Lui a tout oublié… dont ses hôtes !
Pour se refaire une virginité,
Le blaireau sur le retour, vanité
Pour bannière, plonge dans la mare
Et livre ses amis au cauchemar
De la noyade, quand ces zigomards
Risquaient judiciaire braquemart,
Car pour réussir point de telles amarres !
Qui, dans le monde de nos dirigeants,
Veut aller loin, ménage sa nature
Mais qui veut y retourner, d’aventure,
Doit faire du Bien un indigent !
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