Petite fable affable
Sous le linceul saisonnier né des nues
Qui pend aussi en cristaux aux branches nues,
Un tétras roucoule d’amour pour sa Belle
Quoique la saison ne soit pas, elle, belle…
Et l’élue, à tout prendre, non plus d’ailleurs.
Mais notre coq des cimes n’a pas meilleur
Goût pour ces choses, hélas, qu’il n’a de jugeote,
Et pourtant on dit jà cette engeance sotte !
On moque donc ces improbables amants
Aux impensables amours sans grands tourments.
Ces lazzis-là laissent de bois nos deux dindes
De montagnes pour qui la vie n’est que brides :
Les remous futiles d’inutiles chamaillis,
Les clabaudages hostiles, bredouillis
De jaloux et d’envieux ne leur importent
Quoi que l’écho de nos monts parfois rapportent.
Répondant par l’indifférence au mépris,
Il vont, sûrs de vivre un vrai amour, sans prix.
Mais s’il faut ferrailler quand vient l’outrage,
Dire sa râtelée, sans qu’éclate orage,
Campant sur ses ergot, il va déclarant :
« Ici bas, tout est beau dans celles qu’on aime,… » ;
Elle ajoute, avec l’oeil cruel d’un varan :
« Et ont toujours assez d’esprit ceux que l’on aime ! »
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