Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

mardi 1 février 2022

LA SOURIS & LE RAT

Petite fable affable

Une donzelle s’éprit d'un vieil avare,
Enfin, on l’entend bien, de son magot
Ce qui qui n’a jamais condamné au fagot
Et, n’est en rien, Amis, faiblesse ou tare.
Surtout que ce grigou avait fait de gros gains
Durant ces grains qui ont fait chavirer barques
Ou canots de ses contemporains, les Parques
Ayant parfois un tempérament sanguin.

Avec art et fards, et sans compter pleurs ni heures,
Elle sut minauder pour amadouer
Les mesquins penchants du grippe-sou roué.
Elle le subjugua en jouant, c’est gageure,
Les désintéressées quand pour l’autre “tout”
Était “peu” - et “peu”, “rien” ! - c’est là dire
Combien ce rapace était ladre à rire…
Sauf si, las, dans ses griffes tombait votre toue.

Ce bon harpagon se disait économe, 
La péronnelle vertueuse à souhaits
Quand calculatrice, elle en faisait son jouet ;
À chaque défaut sa belle excuse, en somme,
Ou bien son faux prétexte sciemment
Tu. Donc de sobres épousailles conclurent,
Sans contrat, une cour sans guère d’allure :
Les tabellions sont des larrons déments !

Or, quand notre fesse-mathieu, Peste,
Crut fretin fretailler avec l’épousée
Elle le repoussa quoique bagousée.
Voilà notre mari marri et en reste !
« Malepeste ! Pourquoi m’éconduire ainsi.
Femme, tu dois respect et obéissance ! »
Clama ce grossier qui, condescendance,
Trouvait “vulgaire” le commun, si rassis,
Des mortels alors que “mortel”, notre pingre
L’était tant et plus, ennuyeux en tout point. 

« Et toi égards et attention… mais non point
Au singulier, Oh sombre cœur malingre !

- Oh la pierreuse ! M’aurais-tu berné ?

- Comme on le ferait, râleux, d’un nouveau-né !
Étant désormais ta moitié, tout chiche
Que tu sois, me voilà, à ton égal, riche !
Ah, tu croyais t’en sortir en me faisant
Manger le rôt à la fumée et accroire
Qu’en m’offrant peccadilles comme pourboire,
Aujourd’hui, tu m’accorderais, Faisan,
Beaucoup demain ? Me prends-tu pour une pomme ?
Ne sommes-nous, tous deux, arrivés à nos fins ?
Femme n’est point aussi sotte que le veut Homme,
 Et ce n’est point son privilège d’être aigrefin ! »

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