Tu entres, peu à peu et pas à pas,
Dans un monde autre où je ne suis pas ;
Aux murs hauts et blanchis de platitudes
Ou de silences lourds sous le plafond
De verre dépoli des habitudes,
Un monde clos qui nous éloigne au fond…
Nos cœurs lassés de n’avoir aucun doute
Ou de pouvoir compter sur une écoute,
Et rassurés d’un avenir certain,
Hibernent derrière un grand miroir sans tain,
Où, las, toute passion s’est dissoute…
Et nos âmes si sûres d’être sœurs
Se sont soudées de tendresse, en douceurs,
D’avoir fait, ensemble, tant de route…
Sans nul espoir que ne vienne un mai,
Mais sans qu’éclate orage, ni guerre,
Je crains que nous sépare désormais
Cet espace qui nous unissait naguère
Car tu te cloîtres, Ma Mie, tant et plus
Dans un monde autre où je ne suis plus…
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