Petite fable affable
Un aigle revint bredouille à son aire
Et confessa : « Il va falloir changer d’air,
Ma mie, car commence une nouvelle ère
Pour moi : las, je n’y vois plus assez clair
Pour chasser et nourrir notre famille.
Je me fais, je crains et crois, trop vieux
Pour razzier à dessein les cieux.
- Bah! fais-toi donc assister des pupilles
De mon frère. Il ne te dira pas non !
- Mais il est plus âgé que moi, Crénom !
- Et il a gardé une vue parfaite…
À vous deux, nul ne sera à la fête ! »
On fit donc ainsi dès le lendemain,
Les deux parents volant, main dans la main
Si je puis dire, en traque de quelque oie,
Lapin ou marmotte, bref d’une proie.
Soudain l’aigle s’écrie, plein d’espérances
« N’est-ce pas lièvre que je vois là !
- Fort bien ! répond alors son beau-frère.
C’est même bête apte à nourrir, cher roi,
Nos deux nids tant il me semble prospère.
- Aïe, l’Ami ! elle nous a éventé…
- Quoi ? Répond l’autre chasseur patenté.
Au fait que faisons-nous ici, cher Confrère ? »
Si tu veux réussir quoi que ce soit
Evite, Ami, plus éclopé que toi !
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