Petite fable affable
Pour avoir la paix, quelques brebis avisés,
Lassées d’être cible des lupines visées,
Employèrent des chiens pour monter la garde
Et là s’assurer une digne sauvegarde :
C’est quand même bonnard
De paître enfin peinard !
On vit lors plus d’une forestière meute,
Et souffrir, et jeûner, au risque de l’émeute.
D’aucuns manquant d’élan,
D’autres n’ayant d’allant,
Un vieux loup, fort rusé, je le crois, décide
Avec malice, je le crains, qu’un canicide
N’y suffirait, las, pas
Pour repas sans trépas.
« Il faut, disait-il acide, être loups lucides :
Foin du suicide, devenons plus placides ! »
Pour avoir la paix, la bête va discuter
Avec cette brouteuse à clochette butée
Qui sert de cheffe à cette fort mauvaise troupe
Si bien préservée malgré ses belles croupes.
« Erreurs et errements
J’assume rarement,
Je l’avoue, mais je viens te proposer pacte
D’amitié éternelle, la fin des actes
Barbares des miens,
Devenus bohémiens
Avec tes chiens. Même si votre coutume
Nous prête défauts et nous vêt d’un noir costume,
Pas d’arrière-pensée.
Plus de guerre insensée
Entre nous. Envoie au plus loin tes gardiens,
Nous renonçons à la chair pour notre bien !
- Pour avoir la paix, répliqua cette brebis,
Avec de vils malfaisants de ton acabit,
Il faut que l'on renonce
À ceux qui vous annoncent,
Vous déboutent ou vous déroutent ? Vous raillez :
Pour avoir la paix, ce serait fort cher payer ! »
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