Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

dimanche 5 juin 2022

LES TIRE-LIRES & LES TIRELAINES

Petite fable affable

Si  « les bourgeois, c’est comme les cochons… »,
C’est que ces bêtes, en êtres ronchons
Se comportent en notables de la ferme,
Déprisant le poulet roturier
Qui leur sort des pores et de l’épiderme,
Le commun des troupeaux sans lauriers
Et les porteurs de bâts ou d’étriers.

Tout en brusqueries et moqueries fates, 
Porcs se flattent, sans rougir écarlates,
D’être les seuls, sans peine, à s’étoffer
Et à en porter gravement l’effet :
La réussite se porte sur les hanches,
Faire du gras sans avoir à travailler ;
C’est être rentier de bonne branche,
Le soit-on repu d’ordures bayées
Par des humains qu’on aime à railler.

L’animal à ventre mou a dent dure
Envers qui l’empâte à la soudure
Comme aux temps heureux, quitte à s’alléger :
Ils dédaignent et déprisent bergers 
Gardant des êtres bêtement à cornes
Qui sont plus chaudement vêtues qu’eux,  
Comme vilains qui labourent, sans borne,
Une glèbe qui paie mal ou si peu
L’effort qu’ils font et vont l’air guère heureux.

Car, hélas, les nourrains nantis nourrissent
Leur corps, leur superbe et leur avarice 
Ne laissant ni mie ni miette à leurs pairs
Ni aux Hommes qui, un jour, feront chair
De ceux qui pensent merde et font fiente,
Jeunes, vieux, sur qui n’a la décente
Bonne façon de vivre… donc la leur ;
Ils étronnent fort et trainent en bouse,
En étant plus rats que rongeurs qui, malheur,
Ose trouver à redire : on jalouse
Tant ce supplément d’âme qu’est le flouze !

Si beaucoup de gens méprisent l’argent,
Rares sont ceux qui vont le partageant…

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire