Petite fable affable
À l’heure où le vent griffe les rochers
Et fouette le ventre rebondi des nuages,
Notre forêt, à la vie accrochée,
Voit folâtrer ses âmes de tout poids, de tout âge.
Parmi elles, profitant de tous, jamais
Content de personne, un écureuil radote
Dans la futaie contre le souverain de la charmaie.
Notre empanaché rêve que ce roi le dote
D’un titre ou d’une rente car hôte des sommets…
Ce chevalier d’industrie se voit donc illustre,
Lui qui vit d’expédients, de l’air du temps,
Lent à la parole et prompt à l’action mais sans lustre
On naît noble, hélas !, au bois de l’étang
Ne le devient pas par décret le premier rustre !
Un matin où s’ouvraient les portes de sang
De l’aurore, le bougon empli de cette aisance
Que donne morgue et ressentiment, suffisant
À force d’insuffisances, se trouve en présence
Du roi, vieux daim élimé. Sûr de sa valeur,
Il lui dit ses quatre vérités mais le monarque
Fit : « Quand je donne place, octroie faveur
Ou distingue courtisan, bon roi, je remarque
Que je fais un ingrat… et cent grogneurs !
Rien ne sert d’élever qui ne sert que soi-même
Et quémandeurs et égotiques sont lie, non crème ! »
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