Petite fable affable
N’ayant ni nasse ni hameçon
Un brochet maladroit faisait maigre
Dans son grand étang où, sans façon,
Il était la risée de la pègre
De poiscailles qui y nageait
Et, par trop, le faisait enrager.
Dépit, il alla trouver son père
Qui, caché en rocher, lui, mangeait
Encor’ tout son saoul plus vif qu’épeire
Malgré les ans qui l’avaient effrangé.
Ah ça, nul ne lui faisait la nique
Et son ombre semait la panique…
Le paternel, après moqueries
D’usage, expliqua, las, sa technique
À ce béjaune dont nul ne rit
Désormais au sein de la pratique
De son trou d’eau tant il a forci
De gober là, d’avaler ici…
Depuis, par ces eaux, il est adage
Qu’enseignent vite à tout alevin
Les rares poissons devenus sages
Échappant à qui ne sort plus en vain :
« Fuis au loin qui rend boueuse l'onde
Pour qu’elle te paraisse plus profonde ! »
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire