Petite fable affable
« D’un âne on ne fera, non jamais, un cheval
De course ! Hélas, l’Ami… ne le prends pas à mal. »
Dit un destrier qu’on a logé à l’étable
Auprès d’un baudet à l’allure pitoyable.
Notre bourricot goûtant fort peu à ces propos
Qui viennent l’attaquer à l’heure du repos
Lève le museau et à ce coursier réplique
« Sans que ne tombe de tes lèvres une supplique,
Porterais-tu, “l’Ami”, les quarante kilos
De mon barda, sur ton dos, par monts ou par vaux ?
Puis il ajoute, un brin machiavélique,
Ou tirerais-tu un wagon par la pampa,
Du levant au couchant, allant pas après pas ?
S’il te prend quelque envie un peu plus bucolique,
Tracterais-tu quatre-vingt kilos de charrue
Dans un champ prou pentu jusqu’au jour disparu ?
Tu vois, "l’Ami", je te plains : d’un cheval de course
On ne fera au grand jamais un âne hélas.
Beauté, vitesse,… ne sont d’aucune ressource
Quand a besoin de l’endurance d’Atlas ! »
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