Comme gentillesse passe pour faiblesse,
Dans le laisser-aller commun, la politesse,
Plus que muflerie et plus que goujaterie,
Semble d’un autre temps voire d’un autre monde,
Une abjection obscène, une tare immonde
Ou bien, pire, une encombrante afféterie.
L’urbanité, grossièrement enterrée
N’est plus en notre époque pressée sans arrêt.
Être policé paraît suspect ; le savoir vivre,
La courtoisie, l’affabilité,… calculés.
L’éducation vulgairement oubliée,
Le tact et la retenue n’existent plus qu’en livre.
Car il est de bon ton d’être malséant
Et convenance ou correction, céans,
Sont préoccupations à d’aucuns odieuses.
Quand l’impudence est pour tous une qualité,
L’irrévérence une vertu, une commodité,
Toute obligeance passe pour obséquieuse.
Délicatesse, galanterie ou bonté
De cœur ne sont plus, las, des gracieusetés
Mais malhonnêtetés quand, partout, sans réserve,
Pour l’aménité on n’a guère plus d’égards,
Que salutations se heurtent à des regards
Hagards et que respect peu d’amis vous conserve.
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