Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

vendredi 21 octobre 2016

ABIGAËLLE

Abigaëlle, sour de Gisèle et fille ds'Armelle, est une hirondelle aussi simple que belle ; d'une beauté irréelle comme celle du temps où les pucelles, blanches comme asphodèles, cachaient leur triste sourire et la douceur de leur regard, prude prudence, sous l’aile d’une ombrelle, aujourd’hui chose inhabituelle. C’est une donzelle essentielle, naturelle, de celles que les polichinelles de ruelles abordent en disant, salutation cette fois peu formelle, « Mademoiselle ».
Or Abigaëlle, étincelle de la bagatelle vénielle, un peu romanichelle, est plurielle, en rien un modèle ni une oiselle superficielle. Ce n’est pas une information confidentielle : elle est spirituelle mais ne joue pas du violoncelle ; les questions existentielles ne lui encombrent pas la tourelle. Non, ce n’est pas une intellectuelle c’est « une sexuelle ». Pire, jouvencelle sans jumelle, elle devient caractérielle si un atèle sans cervelle bêlant sur ses formes ou une brêle la croyant artificielle lui cherche, dans la nuit criminelle, querelle. Cette femelle le conduit en une sombre ruelle pour une rencontre sous la pluie torrentielle… Et qu’en Cybele on lui prépare sa stèle !
Mais la cruelle Abigaëlle, oiselle à aux voluptueuses mamelles comme ses sœurs virtuelles, qui joue si bien de la prunelle comme toutes celles à qui l’on doit la faute originelle est une mortelle passionnelle, amatrice des rencontres charnelles où la mortelle ne vous sera ni fraternelle ni maternelle. Pas de maquerelle, elle est libre et frêle rebelle et rêve, comme à sa communion solennelle, de ritournelles à son nom, de dîner aux chandelles et de vilanelles éternelles - aubade ou sérénade - à condition que celui qui lui joue de la vielle pour en faire sa compagne officielle ne la voit pas la sensuelle sauterelle en épouse fidèle. Elle ne se voit pas, elle, en continuelle bonne, à cuisiner des quenelles, à faire la vaisselle ou à vider la poubelle dans la venelle. Une vie d’aisance matérielle, elle le sait, ne peut être que conflictuelle où « Madame » finit par pleurer sur l’escabelle… La gabelle est chère à payer pour cette pulsionnelle !

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