Petit fable affable
L’Amazonie est la vaste volière
Des péroreurs, amazones et aras.
Les seconds ayant la plume écolière
Les seconds ayant la plume écolière
Suivent des cours de cris, de bruits, et cœtera.
Mais ces oiseaux-là n’ont pas que cours de langue,
Chants chantournés, harengères harangues,…
Non. Ils font ramage de tous les savoirs
Qu’on peut répéter sans comprendre au perchoir.
Pour le savoir-vivre c’est peine perdue
Chez ces piafs au bec et à l’esprit tordus.
Et pourtant, ce jour-là, une des maîtresses
Surprit ses élèves par un prompt calcul :
Elle ânonna la table de sept, traîtresse
À plus d’un titre et pour la mémoire accul.
Un fou rire sans fin agitait la classe
Poussant donc notre pédagogue à sévir.
Un ara bleu, lui dit sans façon ni classe,
Qu’elle s’est trompée, ce qui les a fait chauvir.
« Ah silence, ailes sages et têtes folles !
Combien de fois me suis-je équivoquée ?
- Un’ fois ! fit l’ara rouge qui se trantolle.
- Toutes ses simagrées pour ça, perroquets ?!
Cette faute, aras verts et hyacinthes,
Vous l’avez remarquée mais qui de vous vit
Que les neuf autres fois, dans cette complainte,
Point d’erreur ne fis ?!… Je ne vous envie
Pas si vous ne voyez là leçon faite :
Par cette “faute”, volontaire il est vrai,
Je vous ai montré que jamais on ne fête
Ce qui est bien fait mais que l’on s’enivre
De rires, quolibets, lazzis et critiques,
Par contre, si, une fois, vous confondez
Le bon grain et l’ivraie, c’est là pathétique vérité
Partout ici bas, jeunes dévergondés ! »
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