Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

lundi 3 octobre 2016

Y'A PIRE QUE LA TAPIR

Petite fable affable

Tapie sur son lourd tapis de feuilles,
Dame Tapir, bout du nez boudiné,
En tapinois tapinait, fort minée
Par le fil de ces années qui cueillent
Le bel âge pour mieux le faner.
T’as pigé ?!… Elle était prête à caner,
Cette femelle que l’on effeuille.
Son commerce devenu poisseux,
On préférait celui des paresseux
Pourtant moins prompts du côté défeuille
Qu’à  soulager le porte-feuilles.

N’ayant plus guère de ses pratiques,
La Tapir arpentait sans fin la rue
Même si face à ces nouveaux-venus,
Elle comptait pour une vraie tique
Et faisant toujours plus tapisserie
- Le soir c’était tapioca, non pas riz ! -
Notre vestale était plus qu’antique
Mais pas en toc, ni même infatuée,
Ayant conservé des habitués
Car connaissant, par maintes tactiques,
Toutes prouesses acrobatiques

Mais les paresseux prirent ombrage
Que leurs passes fussent concurrencées
Par cette pattue pataude, offensés
Que d’aucuns la leur préfèrent - ô rage ! -
Les insultes et brocards volaient bas
Et les insultes pleuvaient en  tabac.
L’objet des saillies, non sans courage,
Sous les traits de ces pendables pendus
Se taisait, ne s’est jamais défendu
Face à ce fort bruyant entourage,
Toujours prêt à lâcher quelque outrage.

« Puisque la vie serait un livre
Qu’il vaut mieux écrire que lire, amis,
Dit-elle un jour aux crieurs d’infamie,
Il faut vite que je vous délivre
Une vérité : vos échecs sont faits
De vos défauts, mauvaisetés, méfaits,…
Et votre ire, hélas, trop vous enivre.
Le mensonge est fuite, chers pleureurs,
Et la colère, erreur de bagarreur.
Comme la mort c’est, cœurs de vouivres,
Un total manque de savoir-vivre ! »

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