Petite fable affable
N’étant pas de celles qui pleurent pour plaire,
Une abeille bedonnante bourdonnait
Sa malenconie, la vie ayant donné
À son destin tout en traverses et galères,
Lui faisant mille écornes et moults chamaillis.
D’où, las, son pâtiment et ses rechignantes
Dispositions envers ses sœurs, feignantes
Contrariées saillies de tous les taillis,
Jamais plaignantes et encore moins geignantes,
Frisquettes avettes toutes hâtiveté
Pour leurs forts bruissantes activités.
Elle fait tâche chez ses pairs, cette amère !
La reine informée convoque l’infortunée
Vivant tout au rebours de ses aînées :
« Je moissonne un chagrin lourd, ma bonne mère,
Serrés en d’épais dépits, car les ennuis
Comme champignons en fumier me poussent,
Fit-elle. Certes personne ne me repousse
Mais nul ne me remercie quand vient la nuit,
Ne me félicite pour mon labeur, ne met un pouce
En l’air pour dire qu’il m’a appréciée,…
J’en suis plus sombre que suie de crassiers ! »
Pourquoi escarmoucher cette fate et fade
Mouche à miel qui ne s’est point rebéquée
Mais n’eut pas sa râtelée de ces becquées
De mots choisis, servis jusqu’à l’estouffade,
Qui remotive le plus démotivé,
Apazime le plus déquiété, fait taire
Le plus révolté des vains contestataires
Ou le retourne, un public va captiver,…
Sa Majesté, la prisant prou, sachant faire,
La caressa de ces termes qui font rosir
Mais qu’oreille ne se lasse de saisir.
Mais qu’oreille ne se lasse de saisir.
Foin de « communication », « propagande »,…
En ce bas monde, combien de nos maux
Se soignent, Altesses, par de simples mots
De reconnaissance qu’oublie qui commande
Trouvant normal et logique qu’il en soit ainsi,
Voulant que ce silence nous contente aussi.
En ce bas monde, combien de nos maux
Se soignent, Altesses, par de simples mots
De reconnaissance qu’oublie qui commande
Trouvant normal et logique qu’il en soit ainsi,
Voulant que ce silence nous contente aussi.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire