Une lueur roussoyante rougit au loin,
Puis ocres et ors invités à la fête
Sont chauffés à blanc. Ce peu de feu, au moins
Brûlant, fait que le temps sur ces entrefaites
Alors que le lourd drap d’ombres de la nuit
Glisse à l'horizon, le temps renoue son fil, tisse
Glisse à l'horizon, le temps renoue son fil, tisse
L’aurore sur la trame de l’aube qui fuit.
Cet instant, si bref, est un fugace interstice
Entre Mort et Vie, entre rêve et ennui…
Le jour, en toile changeante, lève son voile
De pourpre et de dorures, drapant un temps
Les fêlures des falaises que les étoiles
N’ont pas pu dévêtir et que va, là, flottant
Un tulle de nuages ondulant sur la moire
Scintillante de l’eau pâle d’opale, ourlée
De nacre, écume de dentelle que les Moires
Paillettent de lumière aimant à perler.
Doux moment fixé à jamais en ma mémoire…
Loin des silhouettes des rochers abougris,
Aux crêtes des vagues mordorées, tout s’éclaire,
Tout brille avant de mourir sur les galets gris
En mousseline où éclot, avant qu’on ne la flaire,
Une fleur de lune bercée par le suroit
Susurrant et chuintant ses vapeurs marines,
Ses parfums ambrés, ses senteurs iodées,… Froid,
Suspendues quelques secondes aux nues ivoirines,
Les heures ont réfréné leur course et me font roi…
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