Petite fable affable
Sous un soleil blanchi qui a safrané
L’horizon d’une savane hélas fanée,
Un grand koudou, pour le coup peu doux, inspecte,
L’œil inquisiteur et la moue circonspecte,
Les terres de son souverain, Roi Lion,
Dont il est Vizir… Traité en morpion
Par un souverain fat et fol qui lui tombe
Sus pour un oui ou un non, et en trombe.
Pâtissant des atteintes de l’âge, souffreteux
Ce grand chancelier chancelant et malingre,
Tenait en lisière de tout son cauteleux
Et insultant sultan au demeurant plus pingre
Que mangouste : mais ce dernier préférait
Courir poils et plumes par garenne et guérets
Aux affres des affaires de l’État, épreuves
Insufférables. Il en avait eu maintes preuves.
Et si ne tombaient en quenouille acacias
Et herbages, il le devait à ce cornu, tête
Tant belle que bonne qui, sans falbala,
Sur toute chose connaissait, pas si bête,
Assez pour savoir se taire mais que le roi
Traînait dans la boue dont il était issu, froid
Et insinuant, agissant en grande gueule,
Ayant petite vertu et mine bégueule…
« Plaise à vous, Sire… » disait l’humble serviteur…
Le souverain ayant toujours un « Je veux ! » sur la langue,
Un « S’il me plaît… » à l’encontre d’un débiteur
Ou pour clore toutes ses vaines harangues,
Arrogance et impudence étant, là, les deux
Mamelles de ce sombre fauve un brin merdeux.
Aussi, le ministre parlait de mort sans cesse
Comme pour conjurer le sort qui seul dit la messe.
Trouvant que les us et la mode corrompaient
Les mœurs comme vermoulussure et pourriture,
Le gnare ignare encriniéré voulut saper
« Ce monde » pour en créer, sans fioriture
Un « nouveau » qui lui soit plus sage et soumis
Celui-ci, tant sen faut, étant moins qu’à demi
Satisfaisant. Il allait, lors, mener la danse.
Tant dit, tant fait… Et sans attente ni clémence !
Comme un scélérat ou le plus exécrable coquin,
Le bon koudou, chose tout à plein décroyable,
Se trouva la tête sur le billot, un faquin
De croco’ le mettant sous couperet ployable.
Du diantre si l’on comprit alors pourquoi
Mais on l’entendit prononcer ces mots narquois :
« Ce n’est que votre exemple qui change le monde
Pas vos opinions*, vous fassiez-vous immonde ! »
* D’après Paulo Coelho…
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