Difficile est la route qui mène aux étoiles…
Écris et crie pour le savant et le vulgaire,
Pour que règne l’amour, pour que cesse la guerre !
Plonge une plume affûtée, pour faire saignée
De mots, dans la veine poétique imprégnée
De souffrances, de tristesses, de maux, de peines,… !
Ouvre en grand portes closes et fais sauter loquets
Pour semer sur leur seuil sons, couleurs,… même en graines
Et fais fleurir des sentiments las embosqués… !
Livré à l’ivraie de ce temps qui, de lui-même
S’enivre, refuse les livrées et enthymèmes ;
Va for ancre sur toutes terre et chaque mer
Aux berges d’encre et n’en reviens pas amer !
Suis, partout, les muses et les Grâces à la trace,
Soeurs inapprivoisées au choeur improvisé ;
Approche-les sans les dompter, sois de la race
Des poètes qui n’ont que beau et bon en visée !
Aie le cœur toujours à rimer quoi qu’il t’advienne !
Ne te veux prophète arrimé à l’antienne
Mode, arcboutée à ses certitudes, arrimée,
Et ne te paie pas de mots qui vont t’abîmer !
Sois Pénélope, et sois Sisyphe, pour sans trêve
Fuir ritournelles vides et creux refrains !
Fuis les sommeils sans miel, les veilles sans sèves,
Pour traverser la colère de foudres sans frein.
Sois serein face à ces tempêtes qui trompètent
Là où l’on préfère eau tiède et carpettes !
Reste chanteur enchanté face à ces pédants
Et ces cuistres faits critiques condescendants,
Face à ces bonnes dames, toutes d’impostures,
Qui entre les grandes coupes et petits fours
Se piquent, sans vergogne, de littérature
Comme on causerait dentelles et brandebourgs !
Va, dénonce toujours ce qui étouffe la femme,
Brise l’homme, fane toute fille et prend l’âme
À chaque gars !… Sois la complainte du progrès !
Sois la plainte des valeurs, le chêne et le grès !
Sur la harpe d’Orphée, sois le fils du Parnasse
Et le descendant va nu-pieds d’Apollon,
Même si « les honneurs » te veulent prendre en nasse,
Sirènes d’un succès qui n’est jamais très long… !
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