Petite fable affable
Un paysan passe sa pierre sur la lame
De sa faux ; l’aiguise et la polit jusqu’à l’âme.
« Ta vie ne tient donc qu’à un fil, toi qu’on redoute,
Que je lustre, affine sans cesse et sans nul doute,
Ce bien donné, mal fait :
Car plus je t’affûte, plus, hélas, je t’émince
Rognant peu à peu ton existence, Bon Prince !
- Tais-donc, animal !
Avant que ce beau jour funeste ne m’advienne,
J’t’aurais amincie à mort, moi aussi, Païenne.
Qu’y a-t-il d’anormal ?
Bien parfois fait du mal
Mais le Mal ne saurait faire un bien, même moindre,
Ni qu’on lui fit mal sans réplique à faire poindre ! »
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