Non, je ne rime pas pour passer le temp
Mais pour retenir le moment ou l’instant.
Loin de toutes vos chimériques Amériques
Et de vos demain électro-mécaniques
Moi, je veux me fabriquer des souvenirs
Pour peupler mes nuits, et puis mon avenir,
Aussi je ne cherche hélas pas à plaire
Non plus qu’une postérité spectaculaire.
J’aime les nuits de nos longs étés fleuris,
Le beau du ciel même quand l’hiver se rit
De l'eau claire de mon torrent sans raison,
L’air lavé de pluie qui embaume nos maisons,…
Pour ça j’ouvre ma fenêtre sur le monde
Et chante alors tout ce qui j’y vois à la ronde :
Le beau, le bien ou le bon comme le bof,
L’enfant rieur comme l’incurable beauf,
L’humain, ses folies, ses horreurs, ou la bête
Qui me permet de me gausser des courbettes
Et des lâchetés universelles du temps,
Avec sa fureur et ses bruits insistants.
Rien ne vaut l'odeur du pain ou de la rose
Et ta main qui, comme un papillon, se pose
Sur ma main valent rimes, oui, tant et tant
Pour retenir ce moment ou cet instant.
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