Petite fable affable
Un philosophe, le même que précédemment,
Raconta, qu'il aimait en sa prime jeunesse
Traîner et paresser comme une vraie déesse
Et à procrastiner hélas, tout mêmement.
Sa mère, lassée, le dit à son pédagogue
Qui invita l’enfant à écouter le vieux
Conte : « Un beau rouge-queue, jeune et industrieux,
Qui se lève matin, va, vient, par les vents, vogue
Afin de trouver pour lui et les siens, pitance
Parmi les insectes des entours de son nid -
Et il en gobait, dit-on, nul ne le dénie ! -
En son bruyant buisson, plus qu’à sa convenance.
Pour sa part, un rouge-gorge se levait tard,
N’aimant que la grasse matinée, les siestes
Les pauses et le repos combinés. Sans conteste.
Or, à vivre ainsi, il n’arrivait même pas
À se sustenter ; aussi quand l’autre oiseau chante
Et forcit, lui dépérit, comme un spectre hante
Les mêmes halliers où il connut vite trépas
Quelle leçon de vie en tires-tu, jeune homme ?
- Que les insectes qui sont bien trop matinaux
Meurent plus tôt que les autres, fit le finaud. »
De la moralité des fables peu importe
Car, comme on dit chacun voit midi à sa porte.
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