Cycle toulousain
Garonne est un monstre, un démon,
Qui creuse son lit en nos monts.
À peine sortie de source,
Elle rugit sa rage et broie
La pierre ; parfois elle noie
Quelque village dans sa course
Quand l’engrosse, hélas, un printemps
Enfantant des flots haletants.
Garonne est ange séraphin,
Quand en plaine elle vient enfin,
Pour soulager labours et peines,
Rafraîchir les sols esclaffés
Et les villes aux ciels assoiffés
Où l’Autan, parfois, perd haleine.
Consolation des mauvais jours,
Elle nous préserve toujours…
Garonne est monstre séraphin
En robe verte où, à la parfin,
Des saphirs de néons, des perles
De lune viennent se jeter
Pour irriguer sans coqueter
L’air de Toulouse où chantent merles
Et ténors dans toutes les rues
Qui ne sont pas d’humeur bourrue.
Garonne est un ange et un démon,
Qui offre à l’Océan limons.
Souvent, elle se la coule douce
Entre vignes et vergers, passant
Comme un beau rêve caressant.
Sage de méandres sans mousse,
Elle va, sans mystère, au loin
Arroser les foins d’autres coins…
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