Petite fable affable
Ah, la Haute Normandie en basse saison !
Le chaume et les colombages de ses maisons
Ses vaches mises aux prés,… Et ses prés pleins de vaches…
(Ça va, on a compris, le rêveur : tu rabâches !)
Car la Haute Normandie, en basse saison,
Après le temps des fauchaisons, des fenaisons,
Ce sont poiriers et poiré… ou pommiers et cidre !…
(Ça va pas recommencer ?!… Tes mots sont des hydres !)
Bon, imagine qu’on soit à la basse saison,
Au temps de châtaignes en robe de bogues, et donc
En Haute Normandie, qu’aux prés verts sont deux vaches.
Et plus ces belles causent, plus, las, elles mâchent
Dans une de ces éternelles discussions
Qui ressemblent fort à une rumination.
L’une parle de ses projets, l’autre de ses rêves,
Toutes deux évoquent, invoquent, « demain » sans trêve,
On dirait vieilles radoteuses redisant,
Sans fin, ce qu’elles ont répété depuis des ans.
Lassée de les entendre ressasser, une taupe
Les interrompt : « Pourquoi, fait notre nyctalope,
Nous rebattre les oreilles de vos souhaits
Avortés en grinçant comme de vieux rouets ?
Faîtes donc et taisez vous donc un brin, mesdames,
Ça nous fera des vacances !
- L’aveugle nous blâme,
Fait l’une, car elle ne sait rien de notre vie
Au grand air, de jours courant leur cours sans envie,…
- Je ne vois pas mais ne vous entends que trop, dame !
Sachez qu'il n'est en mon trou jamais d'épigramme.
Donc point de “j’aurais pu”, pas plus de “j’aurais du”
En ma vie. Oui, car “La parole n’est que l'ombre
De l’action*” et vivre ma vie, pourtant si sombre,
À ce soleil-là est mon unique ambition…
Et je m’y tiens toujours avec application. »
* Démocrite.
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