Petite fable affable,
D’après Le Loup & l’agneau de J. de La Fontaine (Fables, I, 10)
sur une idée d’Anne C.
La raison du plus fort est-elle la meilleure ?
Nous l’allons, amis, voir sur l’heure.
Une brunette se baignait
Dans les flots d’une onde peu sûre.
Un loup vint, côté guilleri faisant ceinture,
Quand Eros ce doux lieu imprégnait.
« C’est folie de te montrer nue en ces parages !
Dit ce paillard prêt à l’outrage.
Je vais habiller, moi, céans, ta nudité.
- Sire, répond-elle, chaste je n’ai été
Que ce temps que l’on dit « scolaire »
Et par là qu’il me considère
Comme une experte de haut rang,
Au demeurant,
Pour les choses que les femelles
De sa race, dit-on, font sans goût ni façon
Quoique vous soyez polisson.
- Peu me troubles, fait-il la lippe sensuelle,
Crois-tu qu’en disant ça tu vas pas y passer ?
- Vous y risqueriez une santé fanée,
Reprend la fille, vous qu’on dit pépère.
- Mais qu’est-ce donc que tu espères ?
- La pâmoison.
- Soit, puisque tu y tiens
Car je ne les épargne guère :
Aux femmes, aux filles je fais grand bien.
Allez, viens ici que je t’arrange ! »
Mais notre faune des forêts
S’épuisa à ce challenge
Et, las, mourut de ces excès.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire