Edito’ pour RuedesFables, janvier 2019
Quoique mystique, ce n’était pas un agneau, Pascal !… Et avant que d’être un des moins crottés des mathématiciens philosophes, il fut surtout un mouton noir janséniste pour son temps qui vouait à Panurge toutes les ouailles parquées à l’enclos de la monarchie absolue de droit d’ovin. J. De La Fontaine, autre mouton à cinq pattes n’était pas mieux vu. Certes, avec ses fables il semblait filer doux depuis que ses contes roses avaient chahuté un peu trop un monarque qui, quoique Soleil, n’était en rien une lumière. Il avait donc failli connaître de près la honte d’une tonte à la mode de La Bastille voire un exil vers l’asile de verts pâturages fort éloignés car son souverain ne laissait pas pisser le Mérinos pour tout. Ayant la houlette pis que faux sur son troupeau, il ne jouait du pipeau que sur l’air de « chacun chez soi et les moutons seront bien gardés » comme aurait - presque - dit Florian, ce berger-là.
On le sait bien à RuedesFables, notre bercail, qui aime à faire défiler le fablier du temps qui court pour nous permettre d’être toujours à l’alpage, est des plus variés. Mais brebis vêlante, brebis bêlante, le conteur-penseur des temps jadis, passeur avant tout, même s’il ne pouvait être un mouton blanc, doux comme un agneau, se devait de se conformer aux voeux de l’Église et aux volontés du Roi s’il voulait avoir vie longue et si possible paisible. Si on lit entre ses lignes, on le trouve rebelle à souhait et mutin en diable sous les apparences convenues d’une servile soumission aux convenances et aux conventions. Et même si « mieux vaut vivre un jour comme un lion que cent ans comme un mouton », comme le prétend le proverbe italien, la « Philosophie », si noble jeu de saute-mouton intellectuel, n’a-t-elle pas été introduite dans les lycées par l’inventeur de cette institution, Napoléon Bonaparte soi-même ? Et on ne peut pas dire que ce fut le plus grand défenseur de la liberté d’expression, agnelet comme un pou de surcroît mais pas du genre à se désaltérer « dans le courant d’une onde pure ». Il n’y a pas de quoi faire un fromage, direz-vous. Mais non ?… Méchoui, ma’ bêle !
Comme dirait « le Guide du Broutard », un vrai philosophe bien en selle comme un authentique fabuliste carré se doit donc d’être une brebis égarée dans les méandres de la pensée libre ou, au mieux, de la libérer : il doit déranger les vies trop rangées et les rangées trop bien arrangées quitte à courir sur le haricot. Il en devient de fait, soit-il frisé comme un mouton, une brebis galeuse comme toute brebis du Bon Dieu se devrait d’être au lieu de se laisser tondre ou égorger comme un mouton par les lieux communs et autres idées reçues. Vivons dans l’amour pas dans la laine… Bon, revenons à nos moutons : un facteur d’apologues digne de ce nom, surtout né sous le signe du bélier comme votre serviteur, doit avoir pour maxime : « Si tu es loup, je me ferai mouton… et si tu es mouton, je me ferai loup » et laisser compter les moutons à d’autres qui veulent se laisser ensommeiller par le train-train ronronnant auquel la « Société » les a aliénés et par le stress trépidant de ce temps moutonnier tout en strass comme disait Strauss. Pas Levi’s mais Johan. À ce titre, mouton d’or il devient mouton de choc. C’est chic malgré l’astrakan dira-t-on. Eh bé, rien à voir avec un animal innocent dont témoigne la toison immaculée souventesfois mise en scène comme une bête suiveuse - moutonnière, quoi ! - ou passive en son pré pas toujours salé, une douce et innocente victime de toutes les violences voire toutes les haines vierges de compromis au bon goût - persillé, bien sûr ! - de « revenez-y ». En buvant du petit lait, paissons en paix et retournons donc à nos moutons mais, que vois-je à l’horizon ?… Voilà que je suis obligé de vous laisser sur votre fin… ou plutôt la mienne car j’ai trop ruminé déjà avec cette bande d’ongulés et vous en ait trop tanné la basane.
Sur ce, après un dernier petit coup d’agnelle derrière la glotte, fabuleusement vôtre, mes agnelles et autres navarins qui les suivez comme des moutons et souvenez-vous comme l’a dit le grand Albert : « Pour être un membre irréprochable parmi une communauté de moutons, il faut avant toute chose être soi-même un mouton. »
On le sait bien à RuedesFables, notre bercail, qui aime à faire défiler le fablier du temps qui court pour nous permettre d’être toujours à l’alpage, est des plus variés. Mais brebis vêlante, brebis bêlante, le conteur-penseur des temps jadis, passeur avant tout, même s’il ne pouvait être un mouton blanc, doux comme un agneau, se devait de se conformer aux voeux de l’Église et aux volontés du Roi s’il voulait avoir vie longue et si possible paisible. Si on lit entre ses lignes, on le trouve rebelle à souhait et mutin en diable sous les apparences convenues d’une servile soumission aux convenances et aux conventions. Et même si « mieux vaut vivre un jour comme un lion que cent ans comme un mouton », comme le prétend le proverbe italien, la « Philosophie », si noble jeu de saute-mouton intellectuel, n’a-t-elle pas été introduite dans les lycées par l’inventeur de cette institution, Napoléon Bonaparte soi-même ? Et on ne peut pas dire que ce fut le plus grand défenseur de la liberté d’expression, agnelet comme un pou de surcroît mais pas du genre à se désaltérer « dans le courant d’une onde pure ». Il n’y a pas de quoi faire un fromage, direz-vous. Mais non ?… Méchoui, ma’ bêle !
Comme dirait « le Guide du Broutard », un vrai philosophe bien en selle comme un authentique fabuliste carré se doit donc d’être une brebis égarée dans les méandres de la pensée libre ou, au mieux, de la libérer : il doit déranger les vies trop rangées et les rangées trop bien arrangées quitte à courir sur le haricot. Il en devient de fait, soit-il frisé comme un mouton, une brebis galeuse comme toute brebis du Bon Dieu se devrait d’être au lieu de se laisser tondre ou égorger comme un mouton par les lieux communs et autres idées reçues. Vivons dans l’amour pas dans la laine… Bon, revenons à nos moutons : un facteur d’apologues digne de ce nom, surtout né sous le signe du bélier comme votre serviteur, doit avoir pour maxime : « Si tu es loup, je me ferai mouton… et si tu es mouton, je me ferai loup » et laisser compter les moutons à d’autres qui veulent se laisser ensommeiller par le train-train ronronnant auquel la « Société » les a aliénés et par le stress trépidant de ce temps moutonnier tout en strass comme disait Strauss. Pas Levi’s mais Johan. À ce titre, mouton d’or il devient mouton de choc. C’est chic malgré l’astrakan dira-t-on. Eh bé, rien à voir avec un animal innocent dont témoigne la toison immaculée souventesfois mise en scène comme une bête suiveuse - moutonnière, quoi ! - ou passive en son pré pas toujours salé, une douce et innocente victime de toutes les violences voire toutes les haines vierges de compromis au bon goût - persillé, bien sûr ! - de « revenez-y ». En buvant du petit lait, paissons en paix et retournons donc à nos moutons mais, que vois-je à l’horizon ?… Voilà que je suis obligé de vous laisser sur votre fin… ou plutôt la mienne car j’ai trop ruminé déjà avec cette bande d’ongulés et vous en ait trop tanné la basane.
Sur ce, après un dernier petit coup d’agnelle derrière la glotte, fabuleusement vôtre, mes agnelles et autres navarins qui les suivez comme des moutons et souvenez-vous comme l’a dit le grand Albert : « Pour être un membre irréprochable parmi une communauté de moutons, il faut avant toute chose être soi-même un mouton. »
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