D’après Mon Enfance de Barbara
Non, je ne suis pas revenu
Dans ce petit coin vert perdu
Où s’est écoulée mon enfance.
Non, je n’ai pas voulu revoir
Garonne où se pose le soir
Pour pousser enfin au silence
L’autan et les autres vents
Rôdant aux prés.
Sur ces rives, sénescent,
Court mon passé.
Je fuis ces berges verdoyantes
Où traîne la trace de mes pas
Qui, dans mes souvenirs me hantent
Et se refusent à tout trépas
Sous l’ombre grise de ces arbres
Où s’endormaient bien des odeurs,
Où se sont perdus quelques pleurs.
Mes pleurs.
C’est que je n’ai pas assez d’écorce,
Que c’est au-dessus de mes forces,
De replonger dans mon enfance,
De retourner dessous ses cieux,
Même un seul jour, et même un peu :
La Faux m’a pris mon innocence
À plus de cinquante ans. En prose.
Je n’veux plus voir
La maison, son jardin, ses roses,…
Je n’peux plus voir
Où sont restés mes jeux d’enfants,
Où jaillissaient mes rires clairs
De p’tit espoir en rêves grands.
J’ai perdu à jamais cet hier,
L’insouciance des peaux-rouges
Fendant les mais et les blés
En quête d’horizons à cibler.
Hélas,
Si j’ai fait quelques guerres là,
C’était à pleine vie, à pleine voix,
Comme on n’en vit que dans l’enfance ;
Si j’ai fait quelques guerres là,
C’était à des ombres à clair’-voie.
Si j’ai fait quelques guerres là,
C’était du printemps au grand soleil,
De ces guerres jamais perdues
Et qui tuent le temps à merveille,
Mais n'tuent que lui, sans retenue,
Jusqu’à ce que reviennent septembre,
Les feuilles mortes écrasées
Et les marrons qu’on énoisait.
Hélas.
Je ne pourrais jamais revenir
À l’heure de mes souvenirs,
Aux ans de mon enfance,
Au temps où s’ouvrait l’avenir,
À l’âge où les songes soupirent,
Où l’enfant se crée des empires
Où sa vie n’est jamais amère,
Où son étoile déjà luit
Sur des lendemains sans brumaire
Ni frimaire, pas indécis
Ni incertain, jamais le pire
Que le meilleur de la jeunesse,
Tout en joies, sans peur ni détresse…
Hélas.
Je ne serai pas revenu,
Là-bas, tout au coin de ma rue.
Les jours, les nuits sont une offense
Au passé qui désormais ici
Gît et, pis, s'y silicifie.
Où elle se meurt mon enfance…
Dans ce petit coin vert perdu
Où s’est écoulée mon enfance.
Non, je n’ai pas voulu revoir
Garonne où se pose le soir
Pour pousser enfin au silence
L’autan et les autres vents
Rôdant aux prés.
Sur ces rives, sénescent,
Court mon passé.
Je fuis ces berges verdoyantes
Où traîne la trace de mes pas
Qui, dans mes souvenirs me hantent
Et se refusent à tout trépas
Sous l’ombre grise de ces arbres
Où s’endormaient bien des odeurs,
Où se sont perdus quelques pleurs.
Mes pleurs.
C’est que je n’ai pas assez d’écorce,
Que c’est au-dessus de mes forces,
De replonger dans mon enfance,
De retourner dessous ses cieux,
Même un seul jour, et même un peu :
La Faux m’a pris mon innocence
À plus de cinquante ans. En prose.
Je n’veux plus voir
La maison, son jardin, ses roses,…
Je n’peux plus voir
Où sont restés mes jeux d’enfants,
Où jaillissaient mes rires clairs
De p’tit espoir en rêves grands.
J’ai perdu à jamais cet hier,
L’insouciance des peaux-rouges
Fendant les mais et les blés
En quête d’horizons à cibler.
Hélas,
Si j’ai fait quelques guerres là,
C’était à pleine vie, à pleine voix,
Comme on n’en vit que dans l’enfance ;
Si j’ai fait quelques guerres là,
C’était à des ombres à clair’-voie.
Si j’ai fait quelques guerres là,
C’était du printemps au grand soleil,
De ces guerres jamais perdues
Et qui tuent le temps à merveille,
Mais n'tuent que lui, sans retenue,
Jusqu’à ce que reviennent septembre,
Les feuilles mortes écrasées
Et les marrons qu’on énoisait.
Hélas.
Je ne pourrais jamais revenir
À l’heure de mes souvenirs,
Aux ans de mon enfance,
Au temps où s’ouvrait l’avenir,
À l’âge où les songes soupirent,
Où l’enfant se crée des empires
Où sa vie n’est jamais amère,
Où son étoile déjà luit
Sur des lendemains sans brumaire
Ni frimaire, pas indécis
Ni incertain, jamais le pire
Que le meilleur de la jeunesse,
Tout en joies, sans peur ni détresse…
Hélas.
Je ne serai pas revenu,
Là-bas, tout au coin de ma rue.
Les jours, les nuits sont une offense
Au passé qui désormais ici
Gît et, pis, s'y silicifie.
Où elle se meurt mon enfance…
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