Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

dimanche 19 janvier 2014

C'EST LES GEAIS

Petite fable affable

Mademoiselle Geai est très amoureuse.
Elle aurait trouvé, à quelques jets de grain
Du nid familial, un beau sujet chagrin
D’avoir perdu sa belle, quelque coureuse.
Vite, il cède aux avances de cet objet
Car, joyeuse et joueuse, elle a tout pour plaire,
Parée de ses plumes bleues, blanches et jais.
Ils s’épouse donc par une nuit très claire.

Pourtant, sa femme est vite dépitée :

A peine lui a-t-il ravi son pucelage,
Qu’il regarde ailleurs, cet oiseau-là, volage !
À le bien voir, aucune ambiguïté : 
Il approche de très jeunes tourterelles,
Aborde, sans ambages, des poule et, pis,
Reluque des grues et frôle des moinelles,
Ou, en trajet, cause à des pies décrépies,…

Si la jalouse tait malheur et vergogne,

Elle rumine son rejet, veut la mort ;
L’instant d’après, lui souhaite malemort :
Dieu, cet oiseau coureur n’est qu’une charogne
Qui l’a payée de mots et humiliée,…
Il a tort de la prendre pour une buse !
Puisque leurs destins sont à jamais liés,
Trompée, elle aura sa peau… et pas par ruse !

Un matin, chambard au nid. On cause haut,

On parle fort, bref, entre époux, on s’explique.
Finis mots doux, projets et songe idyllique !
À la courroucée, l’accusé répond, faux :
« Ce n’est pas parce que l’on est au régime
Que l’on a pas le droit de regarder le menu !…
Ça les flatte de croire qu’envies m’animent,
Bécasse, l’amour leur étant inconnu. »

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