Petite fable affable
On s’agite dans les haies séparant champs
Et chemin. C’est un très grand jour pour sa faune.
Un jour de fête, de festin et de chants :
Miss Campagnol épouse un joli béjaune !
Tout le terrier grouille de gens affairés
Pendant qu’avec sa maman, la demoiselle
S’apprête pour la cérémonie, dorée
D’atours. La mère rappelle à la donzelle :
« À mari ventru, femme jamais cornue !
Tu comprendras très vite pourquoi, ma fille.
C’est la seule chose à savoir, fort connue
D’ailleurs, pour que rien, non jamais, ne torpille
Ton mariage à n’en faire qu’oripeaux,
Comme pour le reste, copie bien ta mère :
Époux repu, ma fille, est paix et repos
Et le secret pour n’être jamais amère. »
Ces épousailles furent grandioses.
Dans les haies séparant les champs du chemin,
Tout être gîtant là, en un tournemain,
Fut convié. Nul ne fut oublié, chose
Rare chez qui aime à s’entre-dévorer
Comme ces bêtes-là. Depuis ce jour faste,
On n’est que compliments, et mots enthousiastes,
Pour ce couple qui semble tant s’adorer.
Dans le voisinage, cela fait contraste !
On hume, dans les haies séparant les champs
Du chemin, des plats dont elle le sustente.
Son mari prévenant n’est jamais méchant :
Il comble toute sa vie et ses attentes.
Son croqueur d’épi, si replet désormais,
N’a jamais cherché à prendre une maîtresse.
L’époux épais ne le peut : si le fumet
D’autres mets l’attire, déplaît fort sa graisse ;
Et, quand il fait la sieste pour digérer,
De sa fidélité étant bien certaine,
Comme sa mère,… elle part pour s’aérer
Et courir, loin du terrier, la prétentaine !
Messieurs, qui êtes choyés sans répit,
Alors que si peu sont heureux en ménage,
Ne cherchez pas à savoir pourquoi : dépit,
Douleur et rancœur pourraient vous rendre volages !
Et chemin. C’est un très grand jour pour sa faune.
Un jour de fête, de festin et de chants :
Miss Campagnol épouse un joli béjaune !
Tout le terrier grouille de gens affairés
Pendant qu’avec sa maman, la demoiselle
S’apprête pour la cérémonie, dorée
D’atours. La mère rappelle à la donzelle :
« À mari ventru, femme jamais cornue !
Tu comprendras très vite pourquoi, ma fille.
C’est la seule chose à savoir, fort connue
D’ailleurs, pour que rien, non jamais, ne torpille
Ton mariage à n’en faire qu’oripeaux,
Comme pour le reste, copie bien ta mère :
Époux repu, ma fille, est paix et repos
Et le secret pour n’être jamais amère. »
Ces épousailles furent grandioses.
Dans les haies séparant les champs du chemin,
Tout être gîtant là, en un tournemain,
Fut convié. Nul ne fut oublié, chose
Rare chez qui aime à s’entre-dévorer
Comme ces bêtes-là. Depuis ce jour faste,
On n’est que compliments, et mots enthousiastes,
Pour ce couple qui semble tant s’adorer.
Dans le voisinage, cela fait contraste !
On hume, dans les haies séparant les champs
Du chemin, des plats dont elle le sustente.
Son mari prévenant n’est jamais méchant :
Il comble toute sa vie et ses attentes.
Son croqueur d’épi, si replet désormais,
N’a jamais cherché à prendre une maîtresse.
L’époux épais ne le peut : si le fumet
D’autres mets l’attire, déplaît fort sa graisse ;
Et, quand il fait la sieste pour digérer,
De sa fidélité étant bien certaine,
Comme sa mère,… elle part pour s’aérer
Et courir, loin du terrier, la prétentaine !
Messieurs, qui êtes choyés sans répit,
Alors que si peu sont heureux en ménage,
Ne cherchez pas à savoir pourquoi : dépit,
Douleur et rancœur pourraient vous rendre volages !
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