Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

jeudi 9 janvier 2014

L’ÉPOUVANTAIL

Petite fable affable

Il n’est rien de pire que l’ennui !
Pense tout haut, dans sa solitude,
Un épouvantail à qui nuit
D’être toujours seul, le jour, la nuit,
Sous la pluie ou la béatitude
Du soleil. Au diable, l’habitude !
Il avait un emploi, la santé
Mais, qu’au milieu du champ, on l’isole
Et on l’oublie, cela le désole ;
Une punition imméritée !
Ah, ça rien de pire que l’ennui !
Pourtant quand, soudain, sa quiétude,
Fut troublée par l’orage, à minuit,
Qu’un fol incendie, malgré la pluie,
Ravagea sa vie de platitude
Et tout le champ, avec promptitude,
Il n’eut pas le temps de déchanter.

Y’a pire, croyez-moi sur parole,

Que l’ennui qui, certes, vous étiole :
Rester, toujours, face à tout, planté !

Illustration : Camille Lesterle, 18-19 janvier 2014

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