Petite fable affable
Oui, jadis les carpes parlaient.
Mais elles étaient bien les seules,
Parmi les poissons, à aller
Ainsi, ouvrant tout grand leur gueule.
Mots pas piqués des hannetons,
Elles causaient sur tous les tons :
Dénonçant les amours des unes,
Les alevins mal élevés,
Les conjugales infortunes
Ou les trop gras, qui maravaient,
Comme faisaient ces importunes,
Promptes à tromper et se gaver.
Vois : qui fait comme tout le monde,
N’aime pas qu’on fasse autrement
Et, plus souvent encore, gronde
Si on ne fait différemment !
Cette fable, glanée dans l’onde,
Ne finit pas là. Nullement.
Les autres hôtes de la mare,
N’appréciaient pas causeries
Et jaseries sous les samares.
Surtout pour des niaiseries !
Ils avaient choisi le silence,
Toujours atout, en tout chance :
Les muets, chasseurs, ainsi s’évitent
De jeûner pour n’avoir rien pris ;
N’étant ni troublés ni surpris,
Quand ils sont proies, ils fuient plus vite.
Mais, surtout, leurs vaines paroles,
Étaient entendues des pêcheurs
Qui trouvaient sans mal, c’est pas drôle !,
Les « bons coins », les plus « accrocheurs » ;
Et chacun y faisait provende.
On se tourna, en banc et bande,
Vers ce goinfre de Roi Brochet.
Pour sauver son vivier exsangue
Et les faire taire, la langue
Aux carpes fut alors arrachée.
Parle si ce que tu veux dire
Vaut mieux que Silence, et non pire !
Mais elles étaient bien les seules,
Parmi les poissons, à aller
Ainsi, ouvrant tout grand leur gueule.
Mots pas piqués des hannetons,
Elles causaient sur tous les tons :
Dénonçant les amours des unes,
Les alevins mal élevés,
Les conjugales infortunes
Ou les trop gras, qui maravaient,
Comme faisaient ces importunes,
Promptes à tromper et se gaver.
Vois : qui fait comme tout le monde,
N’aime pas qu’on fasse autrement
Et, plus souvent encore, gronde
Si on ne fait différemment !
Cette fable, glanée dans l’onde,
Ne finit pas là. Nullement.
Les autres hôtes de la mare,
N’appréciaient pas causeries
Et jaseries sous les samares.
Surtout pour des niaiseries !
Ils avaient choisi le silence,
Toujours atout, en tout chance :
Les muets, chasseurs, ainsi s’évitent
De jeûner pour n’avoir rien pris ;
N’étant ni troublés ni surpris,
Quand ils sont proies, ils fuient plus vite.
Mais, surtout, leurs vaines paroles,
Étaient entendues des pêcheurs
Qui trouvaient sans mal, c’est pas drôle !,
Les « bons coins », les plus « accrocheurs » ;
Et chacun y faisait provende.
On se tourna, en banc et bande,
Vers ce goinfre de Roi Brochet.
Pour sauver son vivier exsangue
Et les faire taire, la langue
Aux carpes fut alors arrachée.
Parle si ce que tu veux dire
Vaut mieux que Silence, et non pire !
Illustration : Élisa Satgé, été 2019
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