Petite fable affable
Dans l’ombrée qu’offre canopée, tout en presse,
Allant, venant et virevoltant sans cesse
Un colibri, aux corolles colorées,
En bon bec, compte fleurette sans arrêt.
Trônant dans une alcôve de lumière,
La queue en traîne de reine douairière,
Plus calme et donc se croyant sage, un quetzal.
À peine plus gros. Bien moins cordial.
Voilà donc nos deux causeurs du jour, mes Frères,
Indigènes de l’autre bout de la Terre.
« Être agité ne me sied !… Mon destin
N’est pas de finir feu follet indistinct,
Dit le quetzal. Je suis trop brillant, trop noble
Pour jouer les lampistes ou les escobles,
Comme toi qui tant t’épuises à collecter
Un nectar dont tu ne sauras profiter.
- Pourquoi songer à changer ? Moi, j’accepte
Servitude et joies de mon état, préceptes…
- Pauvret, tu te refuses à les abdiquer
Mais ne vas pas jusqu’à les revendiquer !
Le coupa son cousin perché, dans un rire.
- L’Ami, tu vois les choses, à vraiment le dire,
Comme tu les veux ! » reprit lors l’empressé
Tout en s’affairant, les ailes frénétiques.
« Point de résignation, Oiseau Sceptique,
À qui a “un”destin”, viendra moment
Où il se réalisera. Et surement.
Je l’attends, là, quand toi en vain tu t’excites.
- L’Avenir est moins sur marbre qu’en calcite !
Dit l’oiseau-mouche. Advienne que pourra
Nous vienne qui voudra, arrivera
Toujours autre jour, encens ou belladone :
Le Destin, las, ne veut pas plus qu’il ne donne !
- Tu gères l’urgence en lampiste agité.
Ce n’est pas vie digne de notre beauté ! »
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