Petite fable affable
Au pays du Larcin, les larrons sont légion.
Et le plus truand est celui qui sait, certes,
Allier force et ruse. Dans cette région
Du monde, il faut y adjoindre pour moins de perte,
De savoir agir à point, tout fripon qu’on soit ;
Sinon, on peut tomber sur plus filou que soi.
Un renard roux, le plus escroc des aigrefins,
Pille une garenne pour en tirer provende
Par ruse et rouerie, arts où dit-on il est fin
Et adroit comme un compère frelon en lavande.
Ce malfaisant goupil, pirate des guérets,
Est terreur dont nul ne réchappe des rets.
Le voilà qui repart en son antre, un lapin
En gueule, songeant à cette repue mémorable
Qu’il y ferait, et sous peu, trempant prou son pain
Dans un ragoût mitonné par cette adorable
Femelle qui partage désormais sa vie,
Pour quoi le voilà roberies tout à l’envi.
Hélas, à quelques mètres de son chez lui,
Un aigle lui prit son tribut, la dépouille
Gagnée de haute lutte, ce jour de pluie
Prouvant que bien mal acquis, chères fripouilles,
Ne profite jamais à qui, sous ce soleil,
Ne reste pas à chaque seconde en éveil.
Sinon, tel a pris qu’il devra très vite rendre :
Ce n’est pas qu'aux proies, las, que la peau peut se prendre !
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