Authentique fausse ballade médiévale
Matin, m’en allant au bois, d’un bon pas
Sur mon palefroi, raide et droit j’avance,
Affrontant les frimas qui font repas
Du miséreux sans lard qui n’a pas ma chance.
Là, je trouvai lors bergère à mon goût.
La fillette collée, comme un cagou,
À son chien et sa chaude haleine
Grelottait de froid. Alors, pas par jeu,
J’offre fourrure pour couvrir sa laine
« Et une fois fourrée, que vous serai-je ? »
La petite, qui sautait tant de repas,
Ne voulait pas l'faire du pas, jouvence
Ne préserve pas du frileux trépas…
Pas plus que vertu reçue en chevance.
Je m’devais de réchauffer, sans dégoût,
Ce si bon bec à l’insolent bagou.
« Se blottir sous ma pelisse, Vilaine,
Vaut mieux qu’avec dogue peu partageux !
- Qu’en penserait la Dame châtelaine ?!…
Et une fois fourrée, que vous serai-je ?
- Rose épanouie n’a pas tes appâts
Ni, Fillette, tes charmes en connivence.
Mieux, n’oublie mie, qu’en cette pampa,
J’ai sur toi quelque droit en survivance !
- Je le sais fort bien, Vieux Grigou,
Vous qui trouvâtes mère à votre goût,
À la hâte, un jour d’août, plus bas, en plaine,
Par les verts fourrés, toujours ombrageux.
Elle n’a su dire, faute d’allène,
Et une fois fourrée, que vous serai-je ? »
Filles, quand la coupe ainsi vous est pleine
D’être traitées par Rancis comme glaines,
À ces seigneurs mal dégrossis, franc-jeu,
Dîtes ces mots qui les met hors d’haleine :
« Et une fois fourrée, que vous serai-je ? »
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire