Petite fable affable
On dit que le soleil se lève aussi,
Trois fois hélas, pour les salauds d’ici
Comme ceux d’ailleurs. Et c’est vers ces terres
Que mes vers vous porteront, salutaires.
Au chaud pays des ibis dont le roi,
Riche à souhaits, mais sot, vain et rogue,
Qualités qui vont de pair aux étroits
D’esprit, on bruit, entre barque et pirogue,
La voix rauque et nasillarde à propos
D’un ministre qui n’a pas eu de pot.
Grossier, grasseyant, ce volatile
Était un serviteur des plus utiles
À son maître qui, las, l’a débarqué
Non parce que ce sot fut embarqué,
En truand influent dans quelque « affaire »,
Ni qu’il fut un vil traître ou un couard,
Vains serviteurs dont il faut se défaire.
Non, c’était plus grave. Et ça le fit choir.
Il aimait la reine, en conçut vergogne
Au point de rougir des pattes à la trogne
Dès, las, qu’apparaissaient leurs majestés.
Cela se vit. Côté moralité,
Le monarque l’avait fort élastique
Et aussi étique que son éthique.
Mais cet ibis, parmi les avortons
De Cour, écarlate comme un toton,
Faisait tache : à l'humiliante disgrâce
Il fut condamné. Donc l’exil le chasse.
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