Petite fable affable
La Vérité, la Réalité rivalisaient
Pour avoir primeur et primauté au cœur des Hommes.
La première se sentait fort flouée, lésée
Même, d’être sacrifiée par ces vains gnomes
Qui, à l’ordinaire, se mentent à eux-mêmes autant
Qu’ils leurrent autrui à longueur de temps.
L’autre se disait bafouée, voire insultée
Parce qu’on refusait, las, de la voir en face
Chez ces pommes qui préféraient se colleter
Avec leurs rêves ou leurs chimères, fallaces
Qui les faisaient félices plus que le réel.
Pour eux, hélas, l’idéal étant l’idéel !
Leur triste état le voulant, elles se disputent :
Leur humeur rebelute et leur honneur froissé
Les disposent hélas à une navrante lutte
À mort se peut, pour ne pas - ou plus - s’effacer
Quand il suffirait de montrer ses croupières
À qui veut vous les tailler, l’allure fière.
À dextre, à senestre ce sont buffes baillées
Et soufflets reçus, coups bas et viles ruades
Cambrements et écarts et ce sans louvoyer,
Piétinement, à coups, battements, platissades,…
Devant un adversaire ne craignant pas débours
De temps, ni heurt, ni coup. Non. Bien le rebours !
À tant se botteculer, les duellistes
Se discréditèrent et faillant tout autant
À se départager tombèrent, comme kystes,
Dans un ce monde existant depuis longtemps
Où survivent des mots au sens perdu qu’on encense :
On y tient tous ceux que, las, l’on ne veut plus voir
Et ceux qu’on aurait préféré ne pas savoir
Se satisfaisant de leur seule connaissance !
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