Un étang a jeté l’ancre auprès de ma maison
Amarré au saule pleurant toutes ses feuilles
Qui pleuvent leurs peines jusqu’à la déraison,
Toujours, quoi que l’on en dise ou que l’on en veuille.
Noyées dans les vapeurs de nos matins d’été,
À corps perdu dans l’eau de là, elles se jettent,
Étranglées par les encyclies sans trompéter,
Avalées par les clapotis n’en laissant miette.
Gardiens de l’onde, massettes et roseaux
Balaient les gouttes d’argent d’un miroir opaque
Endormi sous un ciel dépoli d’où l’oiseau
Plonge pour réveiller, un instant, cette flaque.
L’onde sage caresse des berges herbues,
Et des rives moussues où jamais ne murmurent
Ni se susurrent ces eaux dormantes tant bues
Par une faune que la nuit souvent emmure.
Cet étang frémissant, que ride un cheveu vert
D’ondine affleurant en surface, et où se pose
Le nénuphar qu’elle y mettra jusqu’à l’hiver
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