Petite fable affable d’après Bleuet et Tulipe d’A. Cailloux
Dans le creux d’un chemin torturé,
Un bleuet, délaissé, courbe la tête ;
Oublié des uns, d’autres dénigré
Le voilà agelaste qu’un chagrin entête
Malgré une faune fort affairée,
Dessous le soleil nu, de plomb ferré
Qui règne au ciel blanchi à la chaux, vole
Et s’envole, le survole, frivole.
Mais la sécheresse le fait plier,
Ployant sous son fardeau de lumière,
S’agenouiller en terre fendillée
Par l’haleine de souffles aux coutumières
Torridités. Jà il ne se redresse
Plus à la nuit aux chaudes caresses
Enviant, là-bas, en la maisonnée,
Dont il admirait les croisées ouvertes
La tulipe en pot, certes encloisonnée
Qui d’eau abreuvée, qui d’ombres couverte.
Rougit sans pudeur, à tout œil offerte.
Cette arrogante semble se moquer,
De ce sauvage desséché aux pétales
Las, à la tige fatiguée qui évoquait
À cette prisonnière à la vie étale,
La Liberté, des rêves d’Horizon
Aux vents caressants, aux ciels grisons,…
Quand il vivait debout et solitaire,
Touche d’azur perdue à fleur de terre.
Sous ses limbes fraîchies, huit jours durant,
Elle paraît, parade à sa fenêtre,
Face à ce bleuet meurtri, se mourant
De soif et se revanche de n’être
Qu’en sursis… car sûr, lui, il fanera
Avant elle sous le râle de Râ.
Or un matin, une ondée tombe en la plaine.
Le bleuet s’offre à elle et d’un seul coup revit
Quand la tulipe sent s’enfuir, l’alêne
D’un pistil harassé et tomber, sans vie,
Peu à peu, de sa corolle écarlate
Qui choit sans grâce, virant violate.
Le bleuet en conçoit quelque regret
Car toute beauté qui flétrit attriste
Les fils de Dame Nature que les rets
De l’Homme n’ont pas pris, en égoïstes,
Pour les domestiquer et la tulipe
Songe, un peu tard, à un vieux principe :
« Être soi, sans jalousie même tue,
Ni prétention, est plus que vertu. »
Un bleuet, délaissé, courbe la tête ;
Oublié des uns, d’autres dénigré
Le voilà agelaste qu’un chagrin entête
Malgré une faune fort affairée,
Dessous le soleil nu, de plomb ferré
Qui règne au ciel blanchi à la chaux, vole
Et s’envole, le survole, frivole.
Mais la sécheresse le fait plier,
Ployant sous son fardeau de lumière,
S’agenouiller en terre fendillée
Par l’haleine de souffles aux coutumières
Torridités. Jà il ne se redresse
Plus à la nuit aux chaudes caresses
Enviant, là-bas, en la maisonnée,
Dont il admirait les croisées ouvertes
La tulipe en pot, certes encloisonnée
Qui d’eau abreuvée, qui d’ombres couverte.
Rougit sans pudeur, à tout œil offerte.
Cette arrogante semble se moquer,
De ce sauvage desséché aux pétales
Las, à la tige fatiguée qui évoquait
À cette prisonnière à la vie étale,
La Liberté, des rêves d’Horizon
Aux vents caressants, aux ciels grisons,…
Quand il vivait debout et solitaire,
Touche d’azur perdue à fleur de terre.
Sous ses limbes fraîchies, huit jours durant,
Elle paraît, parade à sa fenêtre,
Face à ce bleuet meurtri, se mourant
De soif et se revanche de n’être
Qu’en sursis… car sûr, lui, il fanera
Avant elle sous le râle de Râ.
Or un matin, une ondée tombe en la plaine.
Le bleuet s’offre à elle et d’un seul coup revit
Quand la tulipe sent s’enfuir, l’alêne
D’un pistil harassé et tomber, sans vie,
Peu à peu, de sa corolle écarlate
Qui choit sans grâce, virant violate.
Le bleuet en conçoit quelque regret
Car toute beauté qui flétrit attriste
Les fils de Dame Nature que les rets
De l’Homme n’ont pas pris, en égoïstes,
Pour les domestiquer et la tulipe
Songe, un peu tard, à un vieux principe :
« Être soi, sans jalousie même tue,
Ni prétention, est plus que vertu. »
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