Petite fable affable
Une chevrette des plus coquettes,
Appartenant en cela, Biquette,
À une race en voie d’extension,
Cherche un bel époux qui lui agrée.
Chaque bouc, Enfer et damnation,
Qui ose lui faire du bagou
Est trop “quelque chose” ou pas assez
“Autre chose”. Bref, jamais au goût
De la faiseuse de cabecou.
Une brebis de son voisinage,
Lui propose, contre tout usage,
Une hache pour se le tailler
Dans la forêt du coin, ce mari
Sur mesure car à pinailler
Ainsi elle resterait, sûrement
Jusqu’à sa mort, seule et marrie.
L’autre n’entend pas ces boniments,
Récuse tout venant méchamment.
L’été étant passé, elle jette
De guerre lasse, voyez la bête,
Non sa gourme mais son dévolu
Sur un qui n’en demandait pas tant :
Le bélier. Imaginez l’élu.
Il refusa… puis s’accommoda,
Impertinent et impénitent,
De la sotte pour « le tagada »,
Plus que ne l’aurait fait un soldat.
La chèvre mit deux ans à comprendre,
Combien, ma foi, on peut se méprendre
À vouloir le plus beau des amants
Au lieu de laisser parler son cœur.
La brebis lui dit : « Vois donc comment
La violette est une beauté
Comme l’iris et l’aster, ma sœur,
Ou le lys embaumant sans fauter :
Mais ces fleurs-là sont fades au goûter ! »
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