Petite fable affable
Madame souris prise au piège
S’affole et alerte ses sœurs
Qui aussitôt en font le siège
Et pleurent en chœur, de tout cœur,
Sur le sort, ô combien funeste,
Qui, de morts, n’est jamais en reste…
Car, Leste, le chat, est si preste.
La captive a la queue coincée
Par le métal froid d’une barre.
Chacune ayant vidé, rincé,
Son sac de larmes, en exutoire,
On se met donc à grignoter
Pendant que l’autre gigotait
Car non loin, le matou, gîtait.
Ainsi le fromage du piège,
Désormais bien inoffensif,
Et s’émiette et se désagrège
Sous les coups de dents successifs
Des trotte-menue en colloque
Qui oublient leur amie en loques
Qui, sur le félin, soliloque.
Avant de partir, une dit :
« Il n’est pas vain le sacrifice
De celle qui permet au nid
D’en tirer un vrai bénéfice !
Sans toi point de repas ce soir,
Sur ce, l’Amie, bien l’au-revoir ;
L’ennemi pourrait bien nous voir.
- De quel sacrifice tu parles ?
Si vous m’aviez un peu aidée
Le piège étant, sans être marle,
Désamorcé et sans tarder,
Nous aurions pu tous nous repaître
Sans que ma fin ne s’enchevêtre
Aux vôtres : Leste est à un mètre ! »
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