« Toute science est si vaine et, pour ce qu'on en fait,
Confort imbécile ou méfait »
Jea Anouilh, Fables, L’astronome, 1962.
Dans notre univers si atonique
Où règne, ironique, le Cynique
Ordinateur du bureau unique,
Dans notre siècle savant,
Économique autant que technique
Comment ne pas finir laconique,
Voire, quelque peu, oui, sardonique
Ou alors moulin à vent ?
Face à ces sciences tyranniques
Qui nous font chiffre architectonique,
Au risque d’être un Anachronique,
Resterait-il, comme avant,
Loin des experts de la peur panique,
Une place pour le poétique ?
Oh oui, comme auparavant…
Harmoniques, symphoniques,
Jamais claniques, ni même ethniques
Mais, parfois, je l’avoue, volcaniques,
Les mots sont sources de vie
Et non une sombre mécanique
Ou bien quelque Moloch titanique :
Avec eux, Ordonnateur cynique
On revit sans préavis !
Et quand tout devient antagonique
Qu’on vous veut robot catatonique
Dans un monde de bureaux iniques
Quand meurent plaisirs, envie,…
Loin du virtuel, de l’organique,
La sève du monde est poétique.
Mieux, elle désasservit !
Dans notre solitude chronique
De technologies hégémoniques
Et autres machines sataniques
L’abîme où l’âme se noie,
Se traite, ici, de façon clinique
Au chimique. Êtres neurasthéniques,
Plus assez toniques en tuniques
Vous valez bien moins que noix !
Fuyez donc ce scénique édénique
Enfermé dans des vies synchroniques,
Banales, bancales, iréniques,…
Reste-t-il, loin des sournois,
Une place pour le poétique,
L’abysse des sens, le platonique,… ?
N’vivons plus en tapinois !
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