Petite fable affable
À table, dans sa ratière,
La famille Duraton
Finit par trouver matière
À hausser le voix d’un ton :
Pépé et sa tabatière,
Assis face au rejeton,
Ont versé la cafetière
Sur la nappe de coton.
Madame, un brin charretière,
L’engueule comme avorton.
« C’est vrai, dit la chipotière,
Que, toujours, ce vieux croûton,
Tremblant pis que bouquetière,
Boit plus qu’un marin breton
Et verse des parts entières
Sur mes carreaux de Menton,
Casse comme gargotière
Ma vaisselle de Canton,…
Il rate la pissotière
Et bouffe plus qu’un glouton !
Avec ce rat de gouttière,
Rien n’y fait : mots ni bâton !
Je supporte ce Caton
Et n’en suis pas héritière !…
Vivement le cimetière !…
Ah, peur du qu’en dira-t-on ! »
On le mit dans sa litière
Sans mâcher un rogaton
Pour punir sa main droitière
D’avoir failli, par Pluton !
Au matin, cette échotière,
Pour clore le feuilleton,
Offrit au Vieux, rate altière,
Bol de bois, verre en carton
« Ça casse pas ! » dit la rentière
Puis lui assigna, dit-on,
Une place en son vestiaire.
Pépé, doux comme un mouton,
Accepte affront et frontière
En traînant ses ripatons.
Durant des heures entières,
Ce soir-là, chez Duraton,
De la cave à la faîtière,
On chercha le rejeton.
On le vit à la courtière,
Il faisait, à croupetons,
Dit-il aux parents, litières,
Bols de bois, verres-carton,
En en laiton, cafetière,
POur quand ils seront vieux « thons » !
À table, dans sa ratière,
Notre Dame Duraton,
Trouva manière et matière
À causer d’un autre ton.
Pépé et sa tabatière,
Souriait au rejeton :
Non loin de la panetière,
Dessus la nappe en coton,
Penaude, notre altière
Découpait sa tourte au thon…
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