Cycle historique
Les qânats prédisent là un asile, enfin,
Pour tous ceux qui, comme moi, sont de cette race,
Qui aspire à laisser, ici-bas, une trace ;
Hier y vit toujours, demain y est sans fin…
Veneurs et vanneurs de vent, les caravaniers,
Dans la nuit noire et nue que les regrets empierrent,
Sillonnent l’océan de sable de l’oubli,
Où la lune trace ou efface des frontières.
Dans le simoun sec et cinglant, lents, routiniers,
Ils suivent des pistes floues qui résistent, fières…
Ils reposent, parfois, leurs pas, où s’est établi
Quelque souvenir dont l’ombre n’a pas faibli.
Dans ce refuge aux reflets d’eau et d’émeraudes,
Cette solitude qu’irrigue la noria
D’une mémoire toujours partie en maraude,
Ils posent les couffins que le désert tria.
Dans l’éther éternel imprégné de silence,
Face à l’hostilité des nues, miroirs muets,
Némésis, comme le vent du Temps, va et vient,
Sans destin ni dessein. Et ces souffles s’élancent,
Pour marquer ce havre toujours prêt à muer,
Quand le vieux chadouf à images vous balance
À l’esprit, assoiffé, tout ce qui lui revient,
Arrosant d’un filet ou de flots diluviens
Pensées et idées, au long des canaux de l’âme.
Source de sensations et puits de sentiments,
Cet abri, qui rassure en offrant cette manne,
Rafraîchit nos cœurs, loin de tout ressentiment.
Les qânats prédisaient là un asile, enfin,
Pour tous ceux qui, comme moi, sont de cette race
Qui aspire à laisser, ici-bas, une trace ;
Hier est un toujours, demain paraît sans fin.
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