À la mémoire de sept innocents
Dont on aura tôt fait d’oublier le sang
Toulouse, horreur en scie et choc en boucle.
On accourt, on commente gravement
Avec des adjectifs en escarboucle ;
Du sordide et du néant, goulûment.
On dénonce, énonce, annonce ardemment.
Il faut rendre le spectacle dramatique
Avec des mines, des mots pathétiques :
L’audience est dictateur sans compassion,
Les douleurs muettes laissent sceptiques,
C’est ça, la tyrannie de l’émotion !
Toulouse est en gavage médiatique
Jusqu’au trop plein, jusqu’à l'écœurement,
À détester la gent journalistique
Qui cause constamment, imprudemment,
Pour ne rien dire, mais à tout moment :
Répétitions, confusions et outrance
De suppositions, d’aveux d’ignorance.
Il faut bien alimenter les passions
Et le débat, stérile, en l’occurrence,
C’est ça, la tyrannie de l’émotion !
Toulouse, à l’antenne. Malheurs. Souffrance.
Partout déformations, information,
Sans respect, décence ni tempérance.
Au-delà du dégoût, de l’obsession,
Que signifie la tragique agression ?
Car le terrible fait divers tracasse :
« Fait de société » ? Risque ou bien menace ?
Mêmes phrases, semblables émissions,…
Et puis tout passe et tout casse, tout lasse :
C’est ça, la tyrannie de l’émotion !
Bavards et baveux effrayant la masse,
Qui ou quoi servez-vous par votre action,
Hormis des idées folles dans l’impasse,
Avec la tyrannie de l’émotion ?
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