À l’âge des poupées à deux roupies,
Au temps du toupet, au temps des toupies,
Shéhérazade, sans fanfaronnade
Petite fille modèle un peu fade,
Faisait ses nuits, sous le ciel assoupi
D’un de ces pays de l’Orient impie.
La belle enfant rieuse, astucieuse,
De nature curieuse et insoucieuse,
Qui parcourait vélins et parchemins,
Quand d’autres couraient moulins et chemins,
Ne fut jamais précieuse capricieuse,
Toujours pieuse, restant silencieuse.
Au temps dissipé qui fait les chipies,
Elle s’est échappée de ses utopies,
Shéhérazade, non pour des passades
Pour un satrape blasé en mal d’aubade
Passant ses nuits, sous un ciel rechampi,
Couleur d’ennui, à conter sans répit.
Conteuse laborieuse, judicieuse,
Voix mélodieuse et allure gracieuse,
En charmant le malin resté gamin
Du jour en déclin jusqu’au lendemain,
Elle l’arracha à sa folie furieuse,
Audacieuse, pas pour autant glorieuse.
Le vent a dissipé ce temps où tapis
Et canapés écoutaient, sans répit,
Shéhérazade, qu’un vieux roi maussade
Épousa, sans calcul et sans toquade,
Pour son bel esprit, lui, le Décrépi,
Sans autre prix, pour le bon et le pis.
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