Cycle historique
Comme ce mécréant que fut d’Holbach
Être athée, à l’adret comme à l’ubac,
Ou comme l’inestimable Voltaire
Refuser de plier et de se taire
Et vouloir, toujours, comme Beccaria
Que jamais la justice ne variât…
Comme ces fils de Hobbes et de Locke
Ne jamais se conduire comme loque
Et, à l’image du pauvre Rousseau,
N’avoir que des rêves dans son trousseau…
Si nous vivions, demain, à l’ombre des Lumières
Il n’y aurait plus de château ni de chaumière ;
Nous serions libres, Mes Frères, à part entière
Et nous aurions, enfin, la conscience altière
D’avoir permis qu’un jour - c’est une vraie première ! -
La Raison ne mène personne au cimetière.
Vouloir tout savoir comme d’Alembert
Et tout lire, syllabaires comme libers ;
Comme Kant rester encore critique
Pour garder intacte morale, éthique
Et puis écrire comme Diderot
Pour une postérité sans héros
Nourrie à l’humanisme du vieux Bayle,
Aux idées subversives, aux libelles
Et aux pamphlets d’un certain Condorcet
Pour faire, enfin, le monde progresser…
Si nous vivions, demain, à l’ombre des Lumières
Finie et l’arbitraire et les lois coutumières
Nous serions tolérants, oui, en toute matière
Et nous aurions, enfin, la conscience altière
D’avoir fait mener - ce serait une première ! -
L’injustice et tous ses valets au cimetière !
Comme le solitaire Montesquieu
Refuser d’être servile, obséquieux,
Ou bien, curieux comme le jeune Goethe
Se tenir loin des foules et des meutes ;
Comme Helvetius éduquer les enfants,
Sans transformer en loups ces jeunes faons
Sans jamais renier René Descartes,
Loin de l’idéologie qui encarte
Les pensées, les dires et les écrits
Et muselle l’espoir ou vous proscrit…
Si nous vivions, demain, à l’ombre des Lumières,
Pour goûter aux doux fruits qu’offrirait Vendémiaire,
Nous chasserions messies, héros et condottiere
Et nous aurions, enfin, la conscience altière
D’avoir fait ici-bas, pour tous - une première ! -
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